Translate

dimanche 23 juin 2013

De l'écriture cunéiforme à l'écriture moderne

L’histoire moderne de l’écriture cunéiforme a débuté lorsque des voyageurs rapportèrent dans leurs bagages des briques et des plaquettes d’argiles trouvées au sud-ouest de la Perse. Ces briques et plaquettes étaient ornées d’étranges rainures, un peu comme si elles étaient parsemées de clous. On découvrit également autour de Persépolis des falaises gravées de ces mêmes signes sur trois colonnes parallèles.

L’écriture de la première colonne est une sorte d’alphabet qui note le vieux-perse

Source: BNF.fr

 
La deuxième colonne est composée de signes qui se rapportent à un phonème non pas isolé comme b, g s … mais à une syllabe comme ba, ib, kur… , on l’a appelé « elamite »
La troisième écriture est la plus compliquée avec son demi-millier de signes. Chaque caractère peut renvoyer phonétiquement à une ou plusieurs syllabes différentes, le même caractère pouvant se lire du, gub, gin… ou bien être employé comme idéogramme (le même caractère pouvant signifier marche, transport ou station debout…)

De toute évidence, il s’agissait bien d’écriture.

Le problème qui se posait était le suivant : les signes des trois colonnes étaient différents. La première colonne comptait quarante signes différents, le seconde, une centaine et la troisième un demi-millier…. L’étude s’annonçait ardue d’autant que, ne l’oublions pas il s’agit d’une langue que nous ne connaissons pas et d’un contenu qui nous est inconnu.

En 1802 un latiniste, Göttingen Georg Friedrich décide de s’atteler à la tâche. Sa première étape sera de retrouver les noms propres puisque d’un idiome à l’autre, ils ne varient quasiment pas. Ces inscriptions étaient ciselées sur des falaises difficiles d’accès et l’on peut imaginer que ce fut à grand frais, il partit donc de l’idée que ces inscriptions devaient être dédiées à des rois illustres et puissants. Partant du nom des rois il y ajouta le protocole du type « moi, Untel, le roi, fils de Untel, roi…. » ce qui lui permit de décrypter une parti des quarante signes de la première colonne. D’autres chercheurs reprirent le flambeau et d’autres tablettes vinrent s’ajouter apportant leur lot de noms propres de villes et de rois qui permirent d’avancer lentement.

En 1857, alors que quelques scientifiques prétendent avoir décrypté l’écriture cunéiforme, la Royal Asiatic Society de Londres voulut en avoir le cœur net. Ils décidèrent de soumettre les plus réputés d’entre eux à un test.

Une tablette venait d’être découverte, on en fit une copie pour trois savant anglais (Rawlinson, Hincks, Talbot) et une pour un savant français (Oppert). Chacun devait en faire l’étude et la traduction sans communiquer l’un avec l’autre bien entendu. Au bout de quelques mois, la Royal Asiatic Society de Londres reçu les résultats qu’elle compara. Les quatre traductions étaient presque identiques.

En 1870 Un assyriologue découvrit une tablette avec un récit qu’il put traduire. Le récit du Déluge. De toute évidence ce récit est antérieur à celui de notre Bible… La tradition Chrétienne issue d’une vaste tradition de pensée.

L’Irak nous a ainsi fait découvrir ses merveilles archéologiques, les multiples facettes de sa civilisation raffinée, complexe, intelligente. Avant de nous parvenir, ces tablettes sont passée par le hasard de la mise par écrit, la conservation et la retrouvaille….


  
Evolution du signe cunéiforme représentant un homme

 

L’alphabet

Si le cunéiforme est bien une écriture, on ne peut parler encore d’alphabet. Or l’alphabet nous est indispensable à nous, calligraphes latins, pour écrire, pour exprimer quelque chose et pour transformer la lettre qui est notre matière première.

Notre alphabet est né de l’alphabet phénicien. Cet alphabet comportait 22 lettres, des consonnes, et était fondé sur le principe de l’acrophonie qui consiste à utiliser pour noter un son consonantique le dessin simplifié d'un objet dont le nom commence par le son.
Exemple : les phéniciens pour noter /b/, utilisent le signe symbolisant la maison, qui se dit "beit", et ils décident par convention que, toutes les fois que l'on rencontrera ce signe, il ne s'agira pas de "maison" mais seulement du premier son de ce mot.



L’alphabet phénicien s’est très vite répandu dans tout le bassin méditerranéen via les échanges commerciaux. Il a ainsi donné naissance à l’alphabet grec qui lui est à l’origine de l’alphabet latin. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire