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mercredi 6 novembre 2013

La calligraphie, un soutien au développement du cerveau,  peut être une aide technique précieuse dans les cas de dyslexie et dysgraphie.


Les zones du cerveau impliquées dans l'écriture.

L'écriture découle de la lecture et nécessite l'accès au sens des mots ainsi que leur décomposition en phonèmes et graphèmes. Les centres moteurs activés ne sont pas les mêmes, et varient d'autant plus si l'on écrit avec un stylo à la main droite ou à la main gauche, sur un clavier, ou avec ses pieds !
Contrairement au langage oral, le geste d'écriture, ne s'automatise qu'à la suite d'une longue période d'apprentissage. Les zones du cerveau impliquées dans le geste d'écriture ne sont donc pas naturellement prévues pour cette fonction, mais se spécialisent au cours de l'apprentissage.


A gauche : zones activées en IRM lors d’un exercice de dictée, cerclées en blanc la zone spécifique de la transformation du code orthographique en représentation motrice des lettres. A droite : l’exercice éveillé, les points bleus correspondent aux zones bloquant cette transcription. La position moyenne de ces points correspond à la zone révélée en IRM. © Inserm, JF Demonet


Pourquoi apprendre aux enfants l'écriture manuscrite ?

Des chercheurs ont testé des enfants âgés entre quatre et cinq ans pour identifier le lien entre l’écriture cursive manuscrite ou au clavier.
Ils ont trouvé que l'apprentissage de l'écriture manuscrite était bénéfique : les enfants reconnaissaient mieux les lettres qu’ils avaient écrites à la main. Au contraire, les enfants ayant appris au clavier avaient des difficultés à reconnaître certaines lettres.

La calligraphie une aide technique précieuse dans les cas de dyslexie et dysgraphie.

La dysgraphie est un trouble affectant l'écriture. 
La dyslexie est un trouble spécifique de l'apprentissage de la lecture, lié à une difficulté à identifier les lettres, les syllabes ou les mots.
La généralisation actuelle de l'utilisation des claviers est un danger pour les enfants et les adolescents qui souffrent de dysgraphie et de dyslexie.  Avant de passer à l'ordinateur, il est tout à fait préférable d'utiliser l'écriture manuscrite qui favorisera le développement de certaines zones du cerveau (comme nous venons de le voir ci-dessus) ainsi que leur capacité cognitive et leur manière de traiter l'information écrite.

Une rééducation par la calligraphie est un outil qui peut s'avérer précieux.  Le tracé de chaque lettre s'effectue sous l’œil vigilant du calligraphe qui explique à l'enfant comment chaque lettre se trace et l'importance des traits des différentes lettres pour la bonne reconnaissance de celles-ci. 
Le calligraphe pourra utiliser l'exercice du tracé de la lettre dans un cadre ludique voire artistique.
Cette espace d'expression s'avère parfois bien utile et sera utilisé suivant le besoin de chaque enfant.
Il pourra être associé à l'art-thérapie qui participera quant à elle au développement de l'estime de soi, etc.


Note additionnelle :

Qu'est-ce que l'art-thérapie ?
L'art-thérapie est un outil qui permet d'utiliser le potentiel de création d'un individu à des fins thérapeutiques.
L'art-thérapie favorise le dépassement de difficultés personnelles grâce à la stimulation des capacités de création. L'art utilisé comme outil d'expression permet d'entrer en contact avec son être intérieur (inconscient).  Il lui permet de s'exprimer et ainsi lui donne la possibilité de se transformer.
La calligraphie est un des outil qui peut être utilisé dans l'expression artistique.  Vous trouverez de plus amples renseignements à ce sujet sur www.art-therapie.be 


Bibliographie :
J. L. VELAY et al.,
De la plume au clavier : Est-il toujours utile d’enseigner l’écriture manuscrite ? « Comprendre
les apprentissages : Sciences cognitives et éducation »

sous la direction de E. Gentaz et P. Dessus, Dunod, pp. 69-82, 2004.

Graphemic/Motor Frontal Area: Exner’s Area Revisited, Annals of Neurology, juillet 2009
Franck-Emmanuel Roux , Olivier Dufor , Carlo Giussani , Yannick Wamain , Louisa Draper , Marieke Longcamp , Jean-François Démonet

mercredi 11 septembre 2013

Exposition de calligraphies




Lors des "Rétro'Mécaniques" à Anthisnes le 14 et 15 septembre je vous invite à découvrir quelques œuvres calligraphiques Chez "Chef Sans Toque"
Rue du Faustay, 6 à 4160 Anthisnes (près du stock américain)

Le samedi 14 sptembre de 14h à 20 h et la dimanche 15 septembre de 10h à 20h

Lors de cette festivité, vous aurez l'occasion de découvrir des véhicules ancêtres, un marché de producteurs régionaux.

Une organisation d'Anthisnes en chœur en collaboration avec Chef sans Toque.


Ces calligraphies seront encore visibles pendant deux mois lors de vos soupers ou dîners chez "Chef sans toque"

vendredi 5 juillet 2013

L'écriture à l'école

L'écriture à l'école

 
La formation de belles lettres pour une écriture lisible n’est plus une priorité et pourtant, l’écrit manuel accompagne chaque enfant et chaque adulte tout au long de sa formation et de sa vie quotidienne.

 
 Here is a specimen penned by William E. Dennis (1860-1924) circa 1920 that is appropriate for the day.
Thanks to Joe Vitolo for this picture
 

Redonner à l’écriture bien tracée la place qu’elle mérite devrait être une priorité pour le jeune enseignant.

La calligraphie peut amener à un beau tracé de la lettre et permettre d’écrire lisiblement pour se relire et pour communiquer par écrit avec le monde extérieur mais, la calligraphie apporte aux enfants bien plus encore.

Lors d’une animation calligraphique, il est important de faire découvrir aux enfants un minimum d’histoire sur la calligraphie et l’évolution des écritures (pourquoi tel écriture à cette époque ? Comment a-t-elle évolué ? Pourquoi cette évolution ? Dans quelle région du monde ?...) . Dans cette démarche, l’instituteur est amené dans un courant historique, géographique, culturel,… et bien entendu graphique. Le monde de la calligraphie est une porte ouverte à une foule de possibilités connexes.

Quand vient le moment de faire connaissance avec l’écriture calligraphiée, certaines règles indispensables au tracé des lettres sont à appliquer et donc à expliquer aux enfants. Je prends ici le simple exemple du tracé des portées qui posent souvent problème à l’école fondamentale chez les plus jeunes. Tracer deux droites parallèles, n’est pas chose évidente, nous entrons donc ici dans le domaine de la géométrie. Il faut aussi tracer ces droites proprement… cela relève de la motricité fine. En outre, il faut choisir où placer le texte et ensuite, calculer l’intervalle des portées à tracer…. La calligraphie et les mathématiques font bon ménage.

Lors d’une activité de calligraphie, l’enfant est avant tout confronté à des règles de tracé (tracé de la lettre mais aussi des éléments essentiel à la composition) qu’il est amené à suivre avec patience et concentration. L’enfant prend conscience de l’acte de l’écriture, du graphisme, du tracé en finesse et précision avec de la patience avant d’arriver à un résultat concret. L’enfant pourra également, dans une activité de calligraphie, manipuler les couleurs, les harmoniser, utiliser différentes matières…. Il touche à tout et au profond de l’art qu’il peut expérimenter.

L’activité calligraphique permet aussi une communication entre enfants, une ouverture sur le monde de l’autre (le choix des couleurs, des textes….) les enfants peuvent échanger leurs impressions sur le travail. Si l’instituteur s’investit dans l’activité en créant également avec les enfants, cela peut aussi ouvrir plus loin de dialogue, rapprocher un moment l’instituteur et l’apprenant.

En calligraphie, chaque lettre ayant ses règles de tracé, l’enfant devra analyser chaque composante de la lettre et la manière de reproduire le tracé présenté à lui. C’est sa capacité de réflexion et d’analyse qui est à ce moment là éveillée.

Notons par ailleurs que la calligraphie peut être utilisée en vue de rééduquer l’écriture, le tracé de certains enfants en difficulté dans le domaine de l’écriture et de la motricité fine. Des alphabets ont été créés à cet effet. En outre, l’expérience du calligraphe jouera un rôle important dans ce cas de figure.

Par toutes les activités calligraphiques, l’enfant entre en contact avec le monde des adultes, avec le monde dont il fera partie sous peu.
 
Redonner à l’écriture bien tracée sa place à l'école doit être une de nos priorités.
 
 


dimanche 23 juin 2013

De l'écriture cunéiforme à l'écriture moderne

L’histoire moderne de l’écriture cunéiforme a débuté lorsque des voyageurs rapportèrent dans leurs bagages des briques et des plaquettes d’argiles trouvées au sud-ouest de la Perse. Ces briques et plaquettes étaient ornées d’étranges rainures, un peu comme si elles étaient parsemées de clous. On découvrit également autour de Persépolis des falaises gravées de ces mêmes signes sur trois colonnes parallèles.

L’écriture de la première colonne est une sorte d’alphabet qui note le vieux-perse

Source: BNF.fr

 
La deuxième colonne est composée de signes qui se rapportent à un phonème non pas isolé comme b, g s … mais à une syllabe comme ba, ib, kur… , on l’a appelé « elamite »
La troisième écriture est la plus compliquée avec son demi-millier de signes. Chaque caractère peut renvoyer phonétiquement à une ou plusieurs syllabes différentes, le même caractère pouvant se lire du, gub, gin… ou bien être employé comme idéogramme (le même caractère pouvant signifier marche, transport ou station debout…)

De toute évidence, il s’agissait bien d’écriture.

Le problème qui se posait était le suivant : les signes des trois colonnes étaient différents. La première colonne comptait quarante signes différents, le seconde, une centaine et la troisième un demi-millier…. L’étude s’annonçait ardue d’autant que, ne l’oublions pas il s’agit d’une langue que nous ne connaissons pas et d’un contenu qui nous est inconnu.

En 1802 un latiniste, Göttingen Georg Friedrich décide de s’atteler à la tâche. Sa première étape sera de retrouver les noms propres puisque d’un idiome à l’autre, ils ne varient quasiment pas. Ces inscriptions étaient ciselées sur des falaises difficiles d’accès et l’on peut imaginer que ce fut à grand frais, il partit donc de l’idée que ces inscriptions devaient être dédiées à des rois illustres et puissants. Partant du nom des rois il y ajouta le protocole du type « moi, Untel, le roi, fils de Untel, roi…. » ce qui lui permit de décrypter une parti des quarante signes de la première colonne. D’autres chercheurs reprirent le flambeau et d’autres tablettes vinrent s’ajouter apportant leur lot de noms propres de villes et de rois qui permirent d’avancer lentement.

En 1857, alors que quelques scientifiques prétendent avoir décrypté l’écriture cunéiforme, la Royal Asiatic Society de Londres voulut en avoir le cœur net. Ils décidèrent de soumettre les plus réputés d’entre eux à un test.

Une tablette venait d’être découverte, on en fit une copie pour trois savant anglais (Rawlinson, Hincks, Talbot) et une pour un savant français (Oppert). Chacun devait en faire l’étude et la traduction sans communiquer l’un avec l’autre bien entendu. Au bout de quelques mois, la Royal Asiatic Society de Londres reçu les résultats qu’elle compara. Les quatre traductions étaient presque identiques.

En 1870 Un assyriologue découvrit une tablette avec un récit qu’il put traduire. Le récit du Déluge. De toute évidence ce récit est antérieur à celui de notre Bible… La tradition Chrétienne issue d’une vaste tradition de pensée.

L’Irak nous a ainsi fait découvrir ses merveilles archéologiques, les multiples facettes de sa civilisation raffinée, complexe, intelligente. Avant de nous parvenir, ces tablettes sont passée par le hasard de la mise par écrit, la conservation et la retrouvaille….


  
Evolution du signe cunéiforme représentant un homme

 

L’alphabet

Si le cunéiforme est bien une écriture, on ne peut parler encore d’alphabet. Or l’alphabet nous est indispensable à nous, calligraphes latins, pour écrire, pour exprimer quelque chose et pour transformer la lettre qui est notre matière première.

Notre alphabet est né de l’alphabet phénicien. Cet alphabet comportait 22 lettres, des consonnes, et était fondé sur le principe de l’acrophonie qui consiste à utiliser pour noter un son consonantique le dessin simplifié d'un objet dont le nom commence par le son.
Exemple : les phéniciens pour noter /b/, utilisent le signe symbolisant la maison, qui se dit "beit", et ils décident par convention que, toutes les fois que l'on rencontrera ce signe, il ne s'agira pas de "maison" mais seulement du premier son de ce mot.



L’alphabet phénicien s’est très vite répandu dans tout le bassin méditerranéen via les échanges commerciaux. Il a ainsi donné naissance à l’alphabet grec qui lui est à l’origine de l’alphabet latin.